mercredi 20 octobre 2010

Accès non réglementé des mineurs aux maisons carcérales en république du Bénin

Des enfants en stage libre depuis leur naissance pour la prison

(Des témoignages horribles sur le cas de la prison civile de Porto-novo)

En dehors des personnes adultes qui sont admises dans les maisons carcérales pour des raisons de détention ou de visite aux parents ou amis détenus, il se trouve que des enfants de tous âges fréquentent aussi ces lieux pénitenciers et ce, dès leur naissance pour la plupart. Un constat qui nous a amené à creuser davantage cette question en allant au cœur du système tout en partant des occasions qui favorisent la grossesse de ces femmes détenues pour découvrir comment elles parviennent à accoucher. Et surtout, cette enquête a permis de révéler le grand danger auquel sont exposés ces enfants qui n’ont plus la peur de la prison du fait de leur fréquentation et des scènes horribles qui constituent désormais leur quotidien. L’on peut bien imaginer, en partant de ce cas du Bénin, le contraste créé ainsi entre ce que l’enfant constitue pour l’avenir et ce qu’il apprend inconsciemment dans ces prisons au niveau de certains pays d’Afrique, voire ce que certains d’entre eux sont devenus par la suite.

Sylvestre Sossou

Après l’heure de l’école le soir, l’un des minibus spécialisés dans le transport d’élèves dans la ville de Porto-novo dépose ce vendredi 30 avril 2010, ses derniers passagers devant la prison civile de la capitale du Bénin. Deux enfants dont les âges varient entre huit (8) et douze (12) ans y sortent. « Tu viens nous chercher ici lundi hein » lance le plus âgé au conducteur qui répond positivement par un mouvement de tête à cette requête des petits écoliers et qui laisse comprendre qu’il en est habitué. Les deux enfants franchissent le portail de cette prison sans la moindre interrogation des agents filtrant les entrées sur ce portail. « Ils ont leurs parents là » explique un riverain de cette prison et qui connaît bien les enfants dont il est question ainsi que leurs parents. Des recoupements faits au niveau des habitants de ce quartier abritant ladite prison, il s’est révélé que les deux élèves comme beaucoup d’autres enfants étant de la même situation y passent le week-end avec leur parent détenu. Les deux enfants auraient leur mère détenue dans cette maison carcérale depuis plus de cinq (5) ans environ et auraient perdu leur père avant même la mise en détention de la femme. C’est ainsi que presque tous les jours, depuis des années, ils sont tenus de passer leurs temps de repos auprès de leur mère dans cette prison.

Des enfants désormais vaccinés contre la peur de la prison

« Ces enfants voient tout » nous confie le conducteur du minibus que nous avons repéré quelques jours après et qui s’est révélé, compte tenu des informations qu’il détenait, le plus grand confident de ses enfants. « Un jour, je les ai accompagné pour retirer la mensualité du transport auprès de leur mère quand j’ai été horrifié par de multiples images que je voyais et qui m’ont mis mal à l’aise toute la journée » nous apprend ce conducteur. « J’ai vu un vieux nu voulant répondre à la visite d’un parent et qui se faisait taper aux dos par ses collègues prisonniers……… j’ai vu des prisonniers aux corps remplis de teignes et qui me réclamaient de l’argent » ajoute celui-ci mais dont les effrois ont été atténués avec les confidences dont lui ont fait part après les deux enfants. « Ces enfants m’ont dit que je n’ai rien vu et que ce sont les prisonniers pauvres qui sont sales. Le conducteur affirme avoir été surpris des informations que lui ont servi les enfants en tentant de le convaincre de ce que les prisonniers qu’il a vus sont de pauvres gens, et que d’autres vivent bien là. Aussi les enfants, aux dires de cet interlocuteur, ont affirmé qu’ils ont des amis dans cette maison carcérale, dont l’un s’appellerait ‘’Zembla’’ et qui leur donnent assez d’argent lorsqu’ils doivent reprendre les classes les lundis. Ces informations reçues du conducteur du minibus ont été confirmées par d’autres sources proches de cette prison qui ajoutent que certains enfants sont nés dans cette maison carcérale et y passent toute leurs journées depuis des années.

Des grossesses en milieu carcéral malgré l’interdiction stricte

De sources proches des responsables chargés de gestion de cette prison, les rapports sexuels, comme dans toutes les maisons carcérales, sont strictement interdits entre détenus sous peine de lourdes sanctions. Ce qui devrait normalement empêcher, que des femmes détenues tombent enceinte dans ces pénitenciers. Seulement, cette règle est vite contournée par une règle spéciale établie et appliquée discrètement par les responsables en charge de la gestion de ces maisons d’arrêt d’ après des explications données par une détenue pour une affaire de coups et blessures volontaires, mère d’un bébé de huit mois et qui a été très largement explicite au cours d’un entretien organisé avec cette dernière dans la salle des visiteurs de cette prison. « Ma grossesse est survenue suite aux multiples relations que j’ai pu entretenir avec mon mari qui vient passer toutes les journées des dimanches avec moi. Comme je ne peux pas avorter dans ces conditions, j’ai gardé la grossesse et quand j’ai eu les premiers malaises, je me suis porté vers le major de la prison qui m’a fait suivre avec un papier dans une maternité pour le contrôle. Lorsque cela s’est révélé positif, j’ai suivi grâce à ses instructions écrites, les consultations prénatales jusqu’à l’accouchement » a-t-elle raconté avant de reconnaître qu’il lui a été très difficile de supporter cette grossesse dans cette situation quant bien même les autres collègues lui viennent de temps en temps en aide. Elle s’est rappelée surtout de ‘’cette nuit de douleur’’ qu’elle aurait passé dans cette prison à l’approche de l’accouchement. « J’ai failli perdre mon enfant puisque la sage-femme m’a dit après que j’ai eu une grande chance parce qu’accouchement devrait avoir lieu à trois heures au lieu de six heures quarante six minutes, donc un retard de plus de quatre heures pendant lesquelles, le bébé avait déjà presque sorti sa tête. En ce moment raconte-elle, leur cellule était déjà fermée et il n’y avait plus de possibilité pour l’aider à accoucher. Cette option permet seulement à ceux qui ont les moyens d’en profiter pour tenir des rapports sexuels avec leurs différents partenaires de l’extérieur d’après les explications de cette dame qui affirme avoir l’habitude de payer entre onze mille et treize mille francs Cfa Cfa pour pouvoir passer toute la journée du dimanche avec son mari dans un enclos aménagé pour ce principe où l’on doit parfois faire face à la spéculation lorsque les demandes sont fortes.

Des rapports sexuels à l’image des animaux

Du fait de manque de moyens pour faire face à la règle permettant des relations confortables entre partenaires dans ces ‘’chambres aménagées’’ de la prison, d’autres circonstances sont l’occasion de s’offrir des séances de réjouissance par des actes sexuels sauvages et qui finissent parfois par des grossesses, à en croire cette autre femme rencontrée avec une grossesse de six mois d’après ses déclarations alors qu’elle était à deux semaines de sa libération : « J’ai eu ma grossesse à l’occasion d’un rapport que j’ai eu avec mon ami détenu comme moi lors d’une messe célébrée dans le culte de la prison….. comme on était derrière, j’avais tellement envie que je suis allée m’asseoir sur lui et c’est ainsi qu’on s’est satisfait » nous révèle la jeune dame encore en détention pour quelques jours au moment de l’entretien. D’autres témoignages donnent informent sur d’autres circonstances par lesquelles, les détenus réussissent à contourner l’interdiction de la tenue de rapports sexuels entre détenus. « La journée mondiale des prisonniers est l’une des occasions par lesquelles, les détenus ‘’s’accouplent’’ informe une vendeuse de la prison et qui nous a révélé avoir eu d’enfant grâce à ces relations avec un détenu grâce à qui, elle a pu accoucher dans sa vie après de nombreuses tentatives infructueuses. « Les prisonniers qui n’ont pas les moyens de payer pour la chambre guettent habituellement cette journée mondiale dédiée aux prisonniers pour tenir des rapports sexuels mais en restant debout et avec un minimum de discrétion. Les séances de prière organisées régulièrement par les religieux sont aussi des occasions d’or pour ses amoureux indigents de satisfaire leur libido et qui, parfois, finissent par des grossesses renchérit une source proche de la direction de cette prison et qui ajoute qu’il y a des enfants nés et dont les pères sont inconnus. Ces genres de cas sont souvent gérés par les services sociaux animés par les religieux qui viennent régulièrement dénombrer et prendre en charge ces bébés.

Un privilège anti-éducatif aux enfants de l’extérieur

Les témoignages glanés ça et là n’ont pas permis de vérifier si effectivement comme il a été affirmé par les responsables de la prison, les enfants en situation d’allaitement ne dorment pas avec leurs mères dans les cellules. La source crédible proche du greffe du tribunal de première instance de Porto-novo a confirmé l’information selon laquelle, les bébés sont allaités par leurs mères grâce à une parente ou proche de la famille d’un des parents qui vient tous les matins à six heures permettant ainsi l’allaitement du bébé et aussi d’autres soins que voudrait apporter la mère à son enfant. L’innocent être rejoint la parente à dix huit heures, l’heure de la fermeture des cellules, restant ainsi orphelins de mère pendant la nuit et sur toute la période de détention de sa maman. Dans les cas urgents, un privilège est accordé à la mère qui reste dans une salle de la résidence du régisseur sous le contrôle des gardes. Mais, il est permis aux enfants de rester avec leurs mères détenues, pendant la journée. Certaines d’entres elles se permettent même de faire promener leurs enfants dans le bâtiment où le manque d’hygiène est devenu chose normale. Une occasion de faire passer l’âme innocente entre plusieurs mains ainsi exposée à toutes sortes de maladies confie une détenue, coiffeuse condamnée pour avoir châtié son propre enfant et qui a affirme avoir été témoins de mères admises après dans des centres psychiatriques après avoir fait des mort-nés suite à des manques d’assistance. Ceux des enfants qui ont déjà un âge avancé vivent toutes les scènes horribles que l’on peut imaginer dans une prison ajoute-elle en racontant la mésaventure d’une fille qui a été témoin de la tentative d’étranglement de sa mère par une codétenue. A la vue de cette scène, la fille est tombée en syncope où elle a dû suivre en urgence des soins avant d’être évacuée dans le centre hospitalier de Porto-novo pour des soins de spécialité. Et depuis ce jour, cette fille n’est plus venue voir sa maman jusqu’à la libération de cette dernière conclut-elle. « Il y a des enfants qui voient ces scènes tous les jours et qui n’en sont plus inquiétés reconnaît une responsable de bâtiment, détenue elle aussi. « J’ai peur pour l’avenir de ces enfants affirme-t-elle avant de regretter cette perméabilité offerte aux enfants de venir comme tout le monde à la rencontre de ces images anti-éducationnelles et qui peuvent conduire certains d’entre ces enfants à suivre ces mauvais pas. Un détenu explique le cas d’un homme ayant fait près d’une quinzaine d’années dans cette prison où il a fait tous ces enfants. « Ces enfants n’ont pas connu une autre cour que celle de la prison dans la majeure partie de leurs journées durant la période de détention de leur père…. et bien que le père soit libéré, les aînés de cet ancien détenu sont devenus des garçons de course pour plusieurs détenus où on les voit régulièrement dans cette maison où leur père avait subi ses peines d’emprisonnement ». il ajoute que la menotte, les pairs de gifle et autres actes inhumains menés régulièrement sur les prisonniers et bien souvent aussi entre prisonniers n’effraient ces enfants qui ne voient plus ces faits comme des scènes mais comme des pratiques normales pouvant arriver à tout moment à l’être humain. Celui-ci affirme également qu’une mineure se trouverait actuellement en détention après s’être mise au service d’une détenue avec l’aide de qui elle aurait réussi dans un premier temps à dérober une petite vendeuse de ses tissus.

Des jeunes en plein exercice de la grande délinquance

Pour mener son forfait, elle aurait offert une pomme dans laquelle, elle avait auparavant injecté une substance ayant prolongé la pauvre victime dans un sommeil de plusieurs heures. ‘’Jonas’’, un enfant aujourd’hui récupéré qui dit avoir l’âge de treize (13) ans, a son papa en détention depuis six ans. N’ayant plus de parent à ses côtés du fait de la fuite de sa maman qui serait aussi recherché par la justice pour les mêmes faits ayant maintenu le père dans les liens de la détention, Jonas, rencontré au foyer des enfants abandonnés ou orphelins de l’Ong Autre Vie nous raconte qu’il allait régulièrement voir son père pour l’aider dans certaines courses vers ses amis. « Je suis rentré dans la prison un jour avec une casquette que je devrais rendre à mon père quand quelqu’un m’a demandé à l’entrée de cette prison de fuir et de jeter loin le chapeau» explique-t-il. Selon le directeur exécutif de l’Ong autre Vie, Jonas a été récupéré après plusieurs nuits passées à la belle étoile. Il a été détecté par les ambassadeurs des droits des enfants, (une section de l’Ong chargée de prendre connaissance de nouveaux cas d’enfants abandonnés ou en situation difficile), qui l’a ramené dans le foyer. Ce responsable ajoute que c’est suite à plusieurs semaines d’interrogations douces qu’il a pu leur donner des informations sur son père et la raison pour laquelle, il lui était demandé de jeter le chapeau. Le père de Jonas, d’après les explications données par l’Ong Autre Vie, serait pris en flagrant délit de commercialisation de drogue dans sa maison. Une activité qu’il mènerait avec toute la famille. L’absence de la femme le jour de la présence de la police a permis à cette dernière d’échapper à la justice. Bien qu’étant en prison, le père continuerait ladite activité avec l’aide de son enfant aîné, Jonas, qui se servait désormais de pont de liaison entre les fournisseurs et son papa ayant développé un autre réseau de vente du produit dans cette maison carcérale. Ce qui a été découvert par les agents de sécurité, qui auraient par la suite imposé un régime spécial à ce détenu tout en cherchant à mettre la main sur les complices. Jonas aurait échappé à son arrestation grâce à un autre complice qui lui a soufflé de s’en fuir et ce fut le jour où il a abandonné par contrainte, sa fréquentation de la prison. Selon le président du centre de recherche et d’éducation pour les droits humains (CREDH ), il est nécessaire que le législateur pense à protéger ces enfants en évitant leur contact avec le monde de la vie pénitentiaire. M. Nicaise Azomahou ajoute que si des dispositions ont été prises pour protéger les mineurs en conflits avec la loi dans les prisons où leurs quartiers sont séparés de manière à ce qu’ils ne prennent pas connaissance du monde des aînés de même situation, ce n’est pas les enfants qui n’ont aucune confrontation devant le juge qui seront exposés à ces déviances de la vie. Cet homme intervenant dans la défense des droits déplore aussi le manque de dispositions dans les textes relatifs à la promotion des droits de l’enfant pouvant contraindre les uns et les autres à éviter l’enfant la perception de ces images horribles en milieu carcéral. Un responsable de la communauté islamique ahmadiyya du Bénin, fréquentant régulièrement cette maison pour des séances de prière et de distribution de vivres affirme que c’est une école de contre modèle, l’accès des enfants aux lieux de détention. Après avoir raconté plusieurs cas d’enfants actuellement en détention au quartier des mineurs suite à la fréquentation des lieux depuis leur naissance, où suite à l’incarcération d’un membre de leur famille, un responsable des détenu, présenté comme l’un des doyens de cette maison carcérale finit en disant que la fréquentation régulière permise aux enfants mineurs dans les mêmes conditions que les adultes est une malheureuse opportunité offerte à la plupart d’eux de s’impregner des grandes méthodes de mauvaises pratiques. Il révèle aussi que ceux-là sont après, comme une main d’œuvre aux adultes ne pouvant plus faire des ‘’descentes’’ sur le terrain pour cause de vieillesse. Passant ainsi le relais à ces innocents désormais aguerris. «C’est des stagiaires dont les performances dépassent parfois celles de leurs maîtres » ironise ce doyen des lieux mais qui insistent sur la véracité de tous les propos qu’il a tenus sur les cas d’enfants fréquentant cette prison et qui se retrouvent après dans le quartier des mineurs.

Montée vertigineuse de la cybercriminalité en Afrique

Quand la jeunesse africaine refuse l’éducation au profit du vol par les Tics

Le phénomène regrettable de la délinquance par les tics se situe aujourd’hui à un rythme qui recommande aux spécialistes des questions de sécurité par le net de repenser les mesures entre temps envisagées pour lutter contre ce phénomène qui conduit la jeunesse africaine dans le gouffre. A travers cette enquête, nous avons fait parler les acteurs de cette pratique pour vous permettre d’en savoir davantage sur le mode de fonctionnement de ce ‘’boulot’’, écouté les autorités en charge de la sécurité sur ce qu’ils pensent de cette tragédie qui s’enracine dangereusement au sein de la jeunesse africaine.

Sylvestre SOSSOU

B. est un jeune élève en classe de première dans un lycée à Porto-Novo (capitale béninoise). Entre temps reconnu pour se soumettre aux petits boulots dans le quartier dans le but de survenir à ces besoins et de continuer les études malgré son état d’orphelinat, il surprend ses camarades de quartier en sortant d’un véhicule Nissan un matin. « Cela nous a tous étonnés quand il est venu avec ce véhicule et qu’il nous demande de le suivre pour ‘’l’arroser’’ dans une buvette à côté » témoigne l’un des jeunes présents le jour de cette démonstration de force du jeune élève. Suite à cela, après bien de rumeurs, il a été révélé que ce jeune propriétaire de véhicule depuis un moment suivait un Nigérian avec qui il passait de cyber en cyber dans la capitale. Seulement, quelques mois après, le jeune a été arrêté et jeté en prison pour escroquerie par le Net. Ces voisins ont fait savoir qu’il a été arrêté un lundi matin dans une banque par les forces de sécurité publique alors qu’il était avec l’enfant de sa sœur dans son véhicule et s’apprêtant à faire un retrait de fonds. Des cas sont multiples où ces jeunes ne vont plus à l’école. Un professeur de collège nous confie l’histoire d’un jeune renvoyé d’une école publique et qui est venu lui demander de mener des démarches afin qu’il puisse être accepté dans un collège. L’enseignant a réussi finalement à lui trouver de place dans un collège privé après qu’il a déboursé gros pour ‘’corrompre ‘’ la chaîne de direction. Seulement, l’enseignant s’est dit surpris du comportement de cet élève qui, après quelques jours de présence dans sa classe, ne s’est plus présenté dans cet établissement. C’est, après son arrestation, qu’il a appris beaucoup de choses sur l’intéressé. Des sources proches de ces ‘’cyber-criminels’’ révèlent que dans le but de tromper la vigilance des forces de sécurité qui rodent par des patrouilles inopinées autour des cyber la nuit en y arrêtant des suspects. Ce qui amène certains à se munir régulièrement d’une carte d’étudiant ou d’élève pour faire croire qu’ils font des recherches d’études sur le net. Malheureusement, ces Cyber cafés remplacent aujourd’hui les études et autres centres de formations dans bon nombre de pays africains pour la jeunesse. Sortis de la maison chaque matin, ils vont envahir les Cyber Cafés dans le seul but de ’’ poser des pièges ‘’ en arnaquant des naïfs qui sont nombreux à tomber facilement dans ces appâts virtuels. Malgré toutes les sensibilisations qui continuent d’être faites sur le phénomène, ces ‘’vendeurs’’ trouvent toujours ‘’acheteurs’’. Ils ont de l’ingéniosité et s’en servent pour tromper allègrement des cybernautes en y allant par diverses stratégies.

Prince héritier, l’astuce la plus utilisée par les arnaqueurs

Pour vite faire réagir leurs cibles, ils envoient bien souvent des correspondances dans lesquelles ils se passent pour être prince héritier, fils d’un président de la république déchu où ayant été victime de coups d’Etat. Ou encore veuve d’un ancien président. En voici une des correspondances régulièrement envoyées dans vos boîtes et qui tombent souvent dans vos spam : « Très cher, Je suis Mme KABIE ELVIRE d'origine TCHADIENNE
J'étais mariée à Mr KUMAR GARY WATERMAN d'origine INDIENNE qui a travaillé avec le HCR(haut commisariat des refugies)en cote d'ivoire pendant neuf ans avant qu'il ne decède en 2002। Nous étions mariés pendant onze années nous avions eu 1 enfant quelque annee avant sa mort. Il est mort après une brève maladie qui a duré seulement quatre jours. Avant sa mort nous étions tous les deux de fervents chretien .A sa mort , j'ai décidé de ne pas me remarier ou obtenir un enfant en dehors de ma maison matrimoniale chose que defend la BIBLE.Du vivant de mon défuntmari, il a déposé la somme de 3.7 Millions $ americain (tois millions sept cents mille Dollars americain)dans une compagnie de sécurite privée ici en Côte d'Ivoire.Actuellement, cet argent est toujours avec cette compagnie.
Récemment, mon docteur m'a informé du fait que je souffrirais d'une maladie sérieuse: le cancer. La maladie qui me dérange le plus est l'hypertension. Après avoir su mon état j'ai décidé de donner ces fonds à une EGLISE ou à une personne qui utilisera cet argent tel que je l'instruirais. Je recherche donc une EGLISE ou une personne de confiance qui mettra ces fonds aux services des orphelinats, veuves, propageant ainsi la parole de DIEU et faire en sorte que l'oeuvre de DIEU soit maintenue. La BIBLE declare qu'est bénie la मैं qui donne।Il faut aussi notez que mon enfant est encore très jeune et je veux pas mourrir sans savoir qu'il est dans de bonne main.J'ai pris cette décision parce que je n'ai personne a qui confier mon enfant.Alors si vous pensez pouvoir me venir en aide tout en voulant bien accepter mon enfant comme le vôtre.De qui vous prendrez soin comme le vôtre, je suis à votre disposition.
Mon mari était indien et je n'ai jamais eu l'occasion de connaitre ses
parents.Moi egalement je n'ai aucun parents proche seule quelques cousines lonitaine en qui je n' ai aucune confiance. raison pour laquelle je prends cette décision.
Je ne crains point la mort par conséquent je sais que je vais rejoindre le pere celeste . Je sais que je vais être dans le royaume de DIEU .Un verset du BIBLE dit-ce :"DIEU défendra ma cause et je demeurerai dans sa paix".
Dès que je reçois votre réponse je vous enverrais le contact de cette compagnie à abidjan. Je joindrai également une lettre d'autorité qui vous prouvera que je suis le bénéficiaire actuel de cet argent. Je veux que vous et votre Mosqué prie toujours pour moi afin que DIEU soit toujours mon berger.
Mon bonheur est que j'ai vécu une vie de digne CHRETIENNE. Celui qui veut servir DIEU doit le servir dans l'esprit et la vérité. Veuillez
demeurer dans la prière toute votre vie.
Veuillez me rassurer que vous agirez en conséquence comme je l'a i évoqué ci-haut. Tout en espérant recevoir votre réponse que DIEU
vous benisse. Actuellement, je reside dans un hotel d'abidjan en Côte d'Ivoire.
Vôtre soeur, »

C’est exprès que le courrier a été publié tel qu’il a été envoyé dans une boîte électronique dans le seul dessin de tromper le destinataire. Des exemples sont légion et les stratégies variées. La religion étant l’opium du peuple, ce texte touche facilement les âmes ciblées,qui ne réfléchissent plus longtemps pour déballer des liasses en direction de ces voleurs.

Le gayé, ou l’argent des ancêtres selon les criminels du net

Au Bénin, cette pratique de vol organisé par le net est appelé le ‘’gayé’’. Selon Paul F. , le phénomène n’est pas dirigé contre les noirs. C’est par accident que certains frères noirs tombent dans notre piège révèle ce dernier. Il affirme ironiquement que l’argent qu’il détourne des blancs constitue le dédommagement lié à la traître nègrière qu’avait subi leurs ancêtres. L’ampleur que prend aujourd’hui le phénomène au Bénin donne l’impression que bon nombre de personnes tombent facilement dans ce piège pourtant évitable. Bien souvent, le texte qu’ils envoient est mal cousu, jonché de faute de toutes sortes et presque un copier-coller envoyé à un millier de personnes. Au nombre des stratégies actuellement en vogue se trouve celle qui consiste à ces escrocs à se faire passer pour une femme. Et cela fait souvent rire dans les cyber où à l’appel de leurs cibles, ils changent de voix, parlent comme de vraies femmes et convainquent leurs interlocuteurs qui ne tardent plus à leur envoyer de l’argent sous prétexte qu’ils (se passant pour femme) vont les rejoindre très bientôt.

Déjà des dégâts qui dépassent l’entendement

Au Bénin, toutes les belles infrastructures ont déjà servi de piège où ces escrocs qui ont soutiré des millions de francs aux blancs. C’est ainsi qu’on parle dans la capitale économique du Bénin de la vente du stade de l’amitié, de la place de l’étoile rouge. Le dernier scandale a eu lieu à Porto-novo, capitale politique en reconstruction où un promoteur hôtelier qui est presque en fin d’achèvement des travaux de construction d’un bel hôtel dans cette ville vient d’être victime du phénomène où déjà, son flambant hôtel est déjà en négociation de vente par les ‘’esprits du net’’ qui auraient déjà perçu une première avance. Un agent en service dans une institution républicaine nous a confié qu’il lui a été proposé d’accepter se faire saluer par un inconnu au moment où le président de l’auguste institution serait venu un matin et qu’il serait dans la délégation qui l’accueille. Un autre témoignage nous fait apprendre qu’on voudrait de la personne, un simple agent, là aussi, dans une institution qu’il réussisse à s’asseoir dans le bureau du président de l’institution pour recevoir simplement en une minute un blanc contre de fortes sommes d’argent. Selon des informations recueillies du service d’information de la chambre de commerce et d’industrie du Bénin, des dizaines d’appel sont reçus de l’Europe pour vérifier si telle entreprise existe sous tel nom au Bénin. L’agent nous révèle qu’il n’a jamais eu une vraie adresse d’entreprise dont la demande a été vérifiée. La dernière en date, il s’agit d’un fournisseur qui s’apprêtait à envoyer 8 millions de francs CFA et des échantillons d’articles pour leurs promotions en Afrique. Anatole qui nous raconte sa mésaventure a été aussi victime du vol par Internet sur fonds de dénigrement. Pressé un jour, il n’a pas fermé sa boîte électronique avant de quitter le cyber. Malheureusement l’innocent ordinateur tombe dans les mains d’un escroc du net qui a tôt fait de changer le mot de passe empêchant désormais au vrai propriétaire d’ouvrir sa boîte. Ayant compris que le propriétaire des fructueuses relations à l’intérieur comme à l’extérieur entant que cadre travaillant dans une grande structure de la place, l’escroc qui gère désormais cette boîte sélectionne de bonne adresses et envoie des courriers de demande d’aide à la place du vrai propriétaire pour des questions sociales très défavorables à l’innocent propriétaire de la boîte électronique compte tenu de son rang. C’est après que certains parmis les victimes l’appellent pour savoir s’il a pu régler son problème de santé ou le règlement de sa dette ? Cette situation ne cesse de déranger la victime qui n’arrive pas encore à avertir tous ses correspondants de la dépossession de sa boîte électronique.

La complicité des forces de l’ordre et l’inexistante des mesures de sécurité

Au regard de ce processus permettant à ces criminels par le Net d’aboutir à leur forfait, bien de soupçons pèsent sur les agents de force de l’ordre et de certains agents de banque qui seraient souvent membres de ces réseaux et qui leur facilitent la tâche. Sinon, comment comprendre que ceux-là vont retirer facilement obtenir des cartes d’identité et opérer tout allègrement des retraits dans des banques ? Jusque-là, aucune stratégie fiable n’a été exécutée pour décourager ces escrocs. Aucun moyen de surveillance informatique n’est prévu de même, les réseaux téléphoniques mobiles comme fixe ne sont pas rigoureusement recensés. Seulement, des sources proches des forces de sécurité ont le séminaire sur la cybercriminalité organisé par la délégation du Service de Coopération Technique Internationale de Police (SCTIP) de l’Ambassade de France au Bénin qui s’est déroulé du 8 au12 juin 2009 dernier a regroupé des policiers et gendarmes venus de dix pays de la sous-région (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Nigeria, Ghana, Congo, Guinée, Mali, Togo et Niger). Deux experts de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication de la Direction Centrale de la Police Judiciaire française ont été les conférenciers de cet atelier. Aux termes des discussions, il a été reconnu par les participants et appuyé par le ministre béninois, M. Désiré ADADJA qu’aucun Etat n’est actuellement en mesure d’assumer seul la recherche et la poursuite de ses délinquants, sans une coopération commune. Il a été recommandé à ces Etats de se doter de police spécialisée et de revoir leurs textes législatifs qui puisse permettre de prendre la mesure de ce phénomène qui s’élargit et qui remplace depuis quelques années au sein de la jeunesse, l’école et la formation.